Technique, la vidéo pointue, un progrès réel?

Pour les pros, sans doute, pour l'amateur standard, pas certain.
Aujourd'hui, enfin depuis quelques temps déjà, les progrès technologiques en matière d'imagerie, vidéo et photo, ont fait des bonds spectaculaires.
C'est beau à voir ces swings au ralenti, détaillés image par image.
mais cela ne risque t'il pas, si ce n'est déjà fait pour certains, de compliquer grandement l'évolution du joueur amateur qui pourrait tendre vers un excès de technique et perdre son swing dans sa globalité en s'attachant à un point très (trop?) particulier d'un moment du swing qui dans son ensemble ne dure qu'une seconde?

c'est du vécu ??

Pour moi la vidéo est essentielle pour s'assurer que les sensations correspondent bien à ce qu'on veut faire. Les sensations sont personnelles et très souvent trompeuses et c'est vital d'avoir un feedback visuel pour que les progrès soient réels.

Le gros problème des swings aux ralentis des pros est qu'ils concernent des swings de pro, avec leurs particularités, souvent avec des angles de caméras trompeurs, sans parler des effets que cherchent à mettre les pros lors de ces prises de vues.

Enfin, le gros danger est de tomber dans un swing de position, c'est à dire chercher à mettre ses bras, ses mains, son coude ou n'importe quoi d'autre comme tel ou tel joueur, alors que c'est un swing d'alignements qu'il faut rechercher (angle relatifs et positions relatives à son swing).

franck a écrit:c'est du vécu ??

aimant aller au fond des choses, cela aurait pu être un risque mais j'ai toujours fuis les discours de pro ultra technique jusqu'à présent.

c'est vrai que l'on ne voit plus de photo de toi avec des traits jaune et rouge dans tous les sens.
tu vas vers plus de feeling maintenant ??

On peut voir ses gros défauts en vidéo, en vrac : posture, grip, sway, overswing, chicken wings, déséquilibre, manque d'extension des bras, ascenseur, etc ...
Après sans un pro derrière, ça me semble difficile pour un amateur lambda de s'auto-corriger rien qu'avec la vidéo.

+1



la vidéo met des claques pour les position, c'est statique et très utile pour ça.



par contre il y a des limites car ne donne pas une idée du moteur, voir c'est trompeur pour prendre exemple. Je pense que souvent l'amateur souhaite imiter le mouvement vu, sans avoir la moindre idée de la dynamique qui entraine ces mouvements/positions.



c'est également le cas de prof de golf qui ama peuvent se tromper dans leurs recherches.

ZeIdiotOfZeVillage a écrit:mais cela ne risque t'il pas, si ce n'est déjà fait pour certains, de compliquer grandement l'évolution du joueur amateur qui pourrait tendre vers un excès de technique et perdre son swing dans sa globalité en s'attachant à un point très (trop?) particulier d'un moment du swing qui dans son ensemble ne dure qu'une seconde?

+100

La video me semble bien pour voir ce que l'on fait mal. Mais il ne faut pas en tomber amoureux.
Sans aller dans le "c'était mieux avant" complètement stérile, mais des générations de golfeurs ont existé avant la video.
C'est un plus si c'est utilisé spécifiquement.

Je suis plutot partisan des golfeurs qui progressent en mettant en relation leur sensations et l'observation de la trajectoire de la balle pour comprendre ce qui s'est passé à l'impact.

Par ailleurs, comme l'a dit un certain LJ, il faut regarder encore et encore de bons swings pour apprendre par "mimétisme". Regarder pour prendre le rythme, le tempo, le relâchement, ...., pas pour décortiquer et expliquer. Regarder à vitesse réelle pour "s'imprégner".

C'est un courant largement répandu au US par Tim Gallwey (l'auteur de The inner game ....). Ce dernier c'est notamment rendu compte lors d'une descente en ski "révélatrice" que l'esprit n'analyse pas (pas le temps), il est simplement focalisé sur l'instant présent. Tim Gallwey considère qu'il y a en nous (c'est une métaphore bien sur) 2 personnalités qui coexistent : une qui juge, pense, réfléchi, doute, s'inquiète, et l'autre qui ouvre, élève, émerveille, agit, ressens, .... Tim Gallwey pense qu'il faut apprivoiser la première et faire confiance à la seconde pour laisser agir le corps comme il le sent.
Pour mieux l'expliquer, imaginons un coach de ski qui explique qu'il faut transférer le poids sur la jambe exterieure, plier en avant le genou, et la cheville pour contrôler le bord du ski, déplacer l'épaule, et bras et les mains pour planter le baton, et .... Bref, comment exécuter simultanément (consciemment) autant de gestes ???? La compréhension globale d'un tel mouvement est trop compliqué, s'il est réduit à un empilement de gestes codifiés, et implique trop de simultanéité pour l'esprit conscient.
Tim Gallwey préfère donc donner des conseils généraux qui élargissent l'intention, plutot que de la rétrécir , par exemple en disant "maintiens ton équilibre". Le cerveau conscient finit par ne plus commander au corps, il laisse s'exprimer le corps.

Savez vous comment YUICHINO MIURA (le premier skieur extrème a avoir descendu l'Everest en 1970) a appris le ski au Japon ? Les skieurs japonais débutants ne reçoivent pas d'instructions précises car elles les perturbent quand il s'agit des les appliquer. Au contraire, l'apprentissage se fait en observant des champions, pour copier leur gestes : ainsi, le mouvement va directement des yeux au corps, sans être décortiqué rationnellement par le cerveau.

Trop de vidéo, pour moi, réduit l'intention, et ramène le swing à un geste piloté trop consciemment.

Ps : en parlant du Japon, savez vous pourquoi, tous les plus grand musiciens actuels (piano, violon, ...) sortent des leurs écoles ?

La technique est importante, et une bonne technique passe par un feedback extérieur, pro, vidéo, mirroir.

Le secret, c'est d'avoir suffisamment de technique pour se faire confiance et laisser la technique s'exprimer au travers de soi et non pas tenter d'exprimer sa technique consciemment.

C'est surtout ça qui pose problème dans le golf, le jeu est parasité par ce qui devrait être, et rester, au practice.

Le problème au golf est que l'on ne se voit pas et même un oeil extérieur ne peut pas toujours etre critique et retransmettre un message compréhensible par le joueur.

La vidéo est à mon sens un outil mais un outil essentiel pour le joueur mais il ne doit pas tomber dans l'excès d'analyse image par image qui là oublie l'essence dynamique et continue qu'est le swing

Didier a écrit:
Ps : en parlant du Japon, savez vous pourquoi, tous les plus grand musiciens actuels (piano, violon, ...) sortent des leurs écoles ?

Oui....et c'est très inexact. Tu penses peut-être à la méthode Suzuki, mais elle n'a pas formé de grands solistes à ce jour (méthode d'apprentissage hyper-précoce, basée sur les écoutes intensives d’interprétations d’œuvres, dans l'idée de les reproduire, et très peu d'apprentissage de technique pure, solfège, doigtés, etc..., l'idée étant d'apprendre la musique très tôt de la même manière qu'on apprend sa langue maternelle) et elle est minoritaire dans l'enseignement au Japon.

La musique classique occidentale est récente au japon, elle est enseignée de manière très traditionnelle avec un ancrage très fort en technique, dans les universités de musique (équivalent des conservatoires, mais de statut privé), après une initiation en maternelle assez large à la musique en général (plus les instruments traditionnels japonais, d'ailleurs). Il y a peu de places disponibles, l'enseignement est très onéreux, mais l'apprentissage est très valorisant dans le CV d'un élève pour rentrer en université.

On a beaucoup remarqué l'explosion du nombre de participants asiatiques aux concours internationaux, avec pas mal de prix à la clef, car les participants profitaient de leur bagage technique souvent supérieur et de leur habitude culturelle à ce type d'épreuves. Ces jeunes artistes ont longtemps eu une mauvaise image car ils manquaient d'un fond culturel aussi riche (faute de diffusion de la musique occidentale au Japon et de la jeunesse des structures d'enseignement et de culture, tout date du milieu du 20e siècle) et exprimaient peu leur sensibilité personnelle au delà de leur technique. Ensuite, la possibilité d'une carrière professionnelle au Japon est presque nulle, car la musique classique occidentale est peu écoutée, l'essentiel des possibilités se limitant à une place dans un des grands orchestres. Il n'y a pas de maillage d'évènements locaux (dans les églises, les salles municipales) comme on peut le voir ici. Donc la majorité des musiciens japonais désirant vivre de leur art s'exile en Europe (essentiellement) ou aux USA. Il y en a beaucoup en France car la musique française impressionniste y est appréciée là-bas.
Ensuite, on pourra toujours dire que les musiciens japonais, avec leurs interprétations très justes techniquement, sont souvent d'un abord moins déroutant que certains artistes occidentaux qui poussent à l'extrême leur vision de l’œuvre. Leurs interprétations plaisent, ils sont reconnus (à juste titre), mais ils ne sont pas "tous les plus grands", leur talent n'a pas éclipsé celui des européens.

J'ai pas le temps de développer, mais oui, je parlais de la methode Suzuki, mais elle n'est pas "que" ce que tu décris. Elle est aussi et avant tout basée sur le plaisir, le partage, l'absence de compétition, l'émulation, la créativité, ....Exemple : lors de leurs premiers recitals, les enfants sont invités à s'habiller comme ils veulent, à jouer ce qu'ils veulent, devant un parterre de parents. Ainsi, on voit arriver des enfants habillés en footballeur, et jouer des morceaux bourrés de fausses notes. Personne ne rient, se moquent ou jugent, bien au contraire, tout le monde applaudit, félicite et encourage.
Par ailleurs, on commence par apprendre en jouant, d'un instrument, pas en lisant des partitions à la pelle. On écoute beaucoup, c'est vrai, .... Etc.. etc ...
Bref, avant de contraindre, on stimule le plaisir de la musique.

DZARDEN a écrit:...La vidéo est à mon sens un outil mais un outil essentiel pour le joueur mais il ne doit pas tomber dans l'excès d'analyse image par image qui là oublie l'essence dynamique et continue qu'est le swing

+1 avec ça, indispensable sans en abuser.

Folgan a écrit:

DZARDEN a écrit:...La vidéo est à mon sens un outil mais un outil essentiel pour le joueur mais il ne doit pas tomber dans l'excès d'analyse image par image qui là oublie l'essence dynamique et continue qu'est le swing

+1 avec ça, indispensable sans en abuser.

Ca doit permettre de valider certain points fondamentaux, amha

La première fois que je me suis vu, une fois la dépression passée, j'ai vite progressé mais en effet comme certains le disent, c'est l'impression générale du swing qui aide dans le visuel, le petit détail à tel endroit, on a même pas le temps de s'en rendre compte à notre niveau et on est incapable de le travailler vraiment correctement sauf à avoir 4h par jour de dispo pour ça.

les lignes jaunes et rouges et tout c'était les cours vidéos avec Yann Massonnat et cela m'a beaucoup aidé car il ne rentrait pas dans le détail et se servaient des images "arrêtées" pour les positions clefs.

ZeIdiotOfZeVillage a écrit:La première fois que je me suis vu, une fois la dépression passée,

Perso, je ne m'en suis pas encore remis !
Sérieux, la vidéo, je trouve ça assez anecdotique en fait...

J'ai un peu utilisé la vidéo, qui a comme intérêt de bien recadrer la vision qu'on peut avoir de son schéma corporel et de son tempo, qui permet de mettre en évidence un overswing, un pivot inversé, alors qu'on ne le ressent pas. Beaucoup de joueurs ont une idée très fausse de leur swing et plus encore de leur tempo. La vidéo permet aussi de comprendre comment nous articulons notre swing (est-ce les bras, ou les épaules, ou les hanches qui sont moteurs).

Elle cependant comme piège d'induire en erreur si on n'a pas une bonne compréhension du swing, et comme les photos, on peut être tenté de chercher des positions clefs au lieu de se concentrer sur une dynamique.

sur un autre forum il y a des spécialistes des vidéos et je me demande si pour certains c'est pas plutôt un frein au progrès.

Bubble a écrit:sur un autre forum il y a des spécialistes des vidéos et je me demande si pour certains c'est pas plutôt un frein au progrès.

idem

Didier a écrit:J'ai pas le temps de développer, mais oui, je parlais de la methode Suzuki, mais elle n'est pas "que" ce que tu décris. Elle est aussi et avant tout basée sur le plaisir, le partage, l'absence de compétition, l'émulation, la créativité, ....Exemple : lors de leurs premiers recitals, les enfants sont invités à s'habiller comme ils veulent, à jouer ce qu'ils veulent, devant un parterre de parents. Ainsi, on voit arriver des enfants habillés en footballeur, et jouer des morceaux bourrés de fausses notes. Personne ne rient, se moquent ou jugent, bien au contraire, tout le monde applaudit, félicite et encourage.
Par ailleurs, on commence par apprendre en jouant, d'un instrument, pas en lisant des partitions à la pelle. On écoute beaucoup, c'est vrai, .... Etc.. etc ...
Bref, avant de contraindre, on stimule le plaisir de la musique.

Les plus grands musiciens du siècle dernier sont Russes, et n'ont pas encore été dépassé (pour moi) par les ptits nouveaux d'Asie, et de loin.



Quand tu connais l'école Russes, on est très loin de tes standards de Suzuki, vraiment très très loin !

Bon outil mais il faut en faire bon usage et à mon sens, plutôt s'attacher à une impression générale qu'à un détail, outre qu'il vaut mieux avoir une idée de ce qu'on veut faire.
Là j'ai validé des points avec le pro et vais voir à la vidéo si çà ressemble à ce que j'espère